Fonds en euros : quel support d’investissement privilégier ?

Certaines compagnies d’assurance-vie ont choisi de restreindre l’accès à leurs meilleurs fonds en euros, réservant leurs taux les plus attractifs à une minorité d’épargnants ou conditionnant leur souscription à un investissement en unités de compte. Les écarts de rendement entre établissements n’ont jamais été aussi marqués, alors que les attentes des investisseurs restent élevées en période de taux directeurs haussiers.

La diversité des offres, les multiples garanties et la transparence inégale sur les frais compliquent la comparaison. Les critères de sélection se multiplient, des rendements passés à la solidité de l’assureur, en passant par la flexibilité d’arbitrage et l’accessibilité des supports.

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Comprendre le fonctionnement des fonds en euros : sécurité et mécanismes clés

Le fonctionnement des fonds en euros repose sur une promesse simple mais puissante : la garantie du capital. Ces supports, cœur des contrats d’assurance vie, attirent parce qu’ils protègent l’épargne contre les aléas. La compagnie d’assurance s’engage à restituer au moins les sommes versées, après déduction des frais. Le risque de perte en capital disparaît, sauf dans le cas, rare, mais à ne pas ignorer, d’une faillite de l’assureur.

Pour générer du rendement, l’assureur investit principalement dans des obligations d’État et d’entreprises, mais aussi, selon la nature du fonds, dans des actions ou de l’immobilier. Voici les principales familles de fonds :

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  • Fonds en euros classiques : priorité à la stabilité, avec une très large part investie en obligations.
  • Fonds en euros dynamiques : part d’actifs plus risqués, dans l’objectif d’améliorer la performance.
  • Fonds euro-croissance : compromis entre une garantie partielle du capital et un espoir de rendement supérieur.

L’effet cliquet joue ici un rôle de verrou : chaque intérêt gagné s’ajoute définitivement au capital, année après année. Grâce aux réserves, provision pour participation aux bénéfices ou réserve de capitalisation, l’assureur peut amortir les variations des marchés et offrir une performance plus régulière dans le temps.

Autre atout non négligeable : la liquidité de ces supports permet de récupérer son épargne à tout moment, même si la fiscalité dépend alors de la durée du contrat et des montants retirés. Les frais de gestion, variables d’un contrat à l’autre, viennent rogner la performance. S’y ajoutent parfois des frais de versement ou d’arbitrage. Pour chaque épargnant, analyser la structure de frais et la gestion du support reste une étape incontournable pour choisir la bonne solution d’investissement.

Fonds en euros en 2024-2025 : quels rendements attendre et quelles évolutions prévoir ?

En 2024, l’intérêt pour les fonds en euros repart à la hausse, porté par la remontée des taux d’intérêt. Après une longue période de rendements en berne, la courbe reprend des couleurs. Selon France Assureurs, le rendement moyen des fonds euros classiques atteint environ 2,6 % en 2023, et les prévisions pour 2024 oscillent entre 2,5 % et 3,5 %. Certains fonds en euros, notamment ceux proposés en ligne ou les fonds dynamiques, dépassent parfois la barre des 4 % bruts, à condition d’accepter d’investir une part en unités de compte.

Si l’inflation ralentit, elle continue d’éroder le rendement réel du placement. Les assureurs, pour soutenir la rémunération, puisent dans les réserves accumulées au fil des ans. L’utilisation de la provision pour participation aux bénéfices devient stratégique : elle permet de lisser les taux servis et d’anticiper les fluctuations des marchés financiers, tout en protégeant la rémunération face aux incertitudes.

Panorama des fonds et perspectives

Quelques exemples illustrent les tendances qui se dessinent :

  • Les fonds en euros dynamiques, citons Netissima (Generali) ou Lucya Cardif, offrent de meilleures perspectives de rendement, au prix d’une volatilité plus marquée.
  • Des supports innovants, à l’image du fonds euro objectif climat, introduisent une dimension ISR tout en conservant la garantie du capital.

L’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) veille à la prudence et à la transparence. Les épargnants ont tout intérêt à examiner la solidité financière de leur assureur, le niveau des frais et l’importance des réserves. Les projections pour 2025 restent positives, mais la vigilance prévaut : privilégier les contrats d’assurance vie qui jouent la carte de la flexibilité, de la réactivité et de la diversification, c’est se donner une longueur d’avance.

Fonds en euros ou unités de compte : comment faire la différence pour son épargne ?

Dans l’assurance vie, le choix du support d’investissement façonne durablement la trajectoire de l’épargne. Le fonds en euros demeure un pilier pour ceux qui recherchent garantie du capital et sérénité. Chaque euro versé bénéficie de l’effet cliquet : les gains annuels s’ajoutent au capital, sans risque de perte. Ce modèle protège l’épargne des soubresauts des marchés, en contrepartie d’un rendement modéré, souvent inférieur à l’inflation ces dernières années. Le fonds euros, à dominante obligataire, rassure par sa liquidité et sa gestion déléguée par la compagnie d’assurance.

Face à ce socle sécurisé, les unités de compte ouvrent la voie à la diversification, mais exposent au risque de perte en capital. Actions, SCPI, OPCVM, ETF, fonds thématiques ou produits structurés : la palette s’élargit, la volatilité aussi. Le souscripteur devient investisseur, avec la perspective de performances accrues, mais sans garantie sur le capital initial. Chaque support répond à un profil et à un horizon distincts.

Critère Fonds en euros Unités de compte
Garantie du capital Oui Non
Rendement potentiel Modéré Élevé (variable)
Risque de perte Faible Présent

Avant de trancher, il s’agit d’évaluer votre tolérance au risque, la durée envisagée pour votre placement et vos besoins de liquidité. Le contrat multi-supports, en combinant la stabilité du fonds en euros et le potentiel des unités de compte, offre une diversification ajustée à chaque profil. En définitive, l’épargne n’est pas une course, mais une construction patiente : à chacun de choisir le chemin qui lui ressemble, selon ses priorités et sa vision de l’avenir.